On s'installe, on s'met bien, un petit whisky ou un jus de fruits, c'est bien aussi... et on y va !
Plusieurs sujets seront abordés dans cette interview : qui est Monkey D, son album Warranoface, ses projets futurs, le 18e arrondissement de Paris, One Piece, le débat rap d'avant et rap de maintenant, la nouvelle génération, etc...
WAP : Merci tout d'abord à toi de m'accorder cette interview la première pour le média.
Monkey D : Merci à toi pour l'intérêt que tu portes à ma musique.
W : Pour ceux qui ne te connaissent pas encore pourrais-tu te présenter ?
M : Monkey D018 Le Maire.
W : Monkey D, par rapport à Luffy (le héros de One Piece) ?
M : Ouais c'est ça.
W : Si tu devais te décrire par rapport à son personnage qu'est-ce que tu retrouves chez lui ?
M : J'ai le bras long comme Luffy.
W : T'es en quête du One Piece ?
M : Ouais j'suis en quête du One Piece, toujours.
W : J'voulais savoir quand as-tu commencé la musique et pourquoi le rap ?
M : Pourquoi le rap [Rires] ? Car j'ai toujours écouté que ça.
Parce que moi la variété ça m'intéresse pas les autres trucs ça m'intéressait pas donc depuis tout petit j'ai toujours aimé le rap
Et pourquoi ? Pourquoi pas. C'est ça la question on aime bien dire pourquoi mais moi j'ai envie de dire pourquoi pas.
W : Le rap te berce depuis ta jeunesse mais qui te la fait découvrir ?
M : C'est mes grands reufs (frères). Si c'est pas tes amis si c'est pas ta famille moi c'est mes grands reufs on écoutait du Rohff du Booba.
W : La Mafia K'1 Fry aussi ?
M : J'étais plus 92i, direct Booba et moi on s'est accroché.
W : En 2022 t'as sorti ton projet Warranoface. Si tu pouvais nous expliquer plus en détails le nom, les featurings, les productions...
M : "Warra" ça veut dire lion et aussi dans One Piece en japonais on appelle "Mugiwara" ce qui veut dire chapeau de paille (référence à Luffy) ça veut dire que j'ai mélangé les deux et j'ai fait Warranoface. "Face" pour le côté masqué.
Pour les featurings, je les ai choisis parce que les artistes qui sont dedans j'aime leurs taf et certains sont mes amis et pour moi c'était eux qui devaient être là dans le projet.
W : Ton projet c’est principalement de la drill où on voit sur YouTube "#Drill" sur le titre de tes clips. J’voulais savoir comment t’as pris le coup de la drill est-ce que c'est quand t’as vu que ça venait de la Grande-Bretagne et tu t'es dit y'a quelque chose à faire dedans ?
M : Tu vois on faisait de la trap moi j’en faisais mais il manquait un truc et quand la drill est arrivé j'ai compris qu'il me fallait ce type d'instrus.
Avec la drill c'est plus ma vie ou la vie de mes potes que je raconte dedans et là on teste la jersey.
W : Pour quelqu'un qui ne connait pas la drill comment tu lui expliquerais ? Parce que certes c'est un style de rap mais toi tu la décrirais comment ?
M : La drill c'est la rythmique ça représente plus la rue pour moi, la violence, le franc-parler.
W : On parlait du côté masqué cagoulé, est-ce que c'est plus pour que les gens ils s'identifient à tes textes ou c'est un peu comme Luffy masqué ?
Déjà, c’est plus pour que les gens s’identifient à mes textes mais aussi pour que je puisse marcher tranquillement sans cagoule, sans que les gens sachent que c'est moi, à part ceux qui me connaissent vraiment
W : Tu veux qu'il y ait Monkey D d'un côté et l'humain de l'autre ?
M : Ouais exactement.
W : J'ai vraiment beaucoup aimé ton projet et surtout les titres Nicky Larson et Samuel.
Par rapport à Samuel j'voulais savoir : c'est ton deuxième son sous le blaze "Monkey D", est-ce qu'avant t'avais un autre nom d'artiste ou t'as commencé direct avec celui-là ?
M : J'en avais un mais j'le dirais pas [Rires].
W : Ouais le secret c'est important. Pour en revenir à Samuel c'est le deuxième clip qui a le plus marché de ta chaîne YouTube.
M : Ouais les gens ils aiment bien le clash, la violence.
W : En plus avec la phrase "sa bouche c'est un vagin donc je sors le machin" qui m'a laissé sans voix et en plus c'est le premier son du projet donc forcément ça envoie et tu fais rentrer les gens dans ton personnage.
J'me demandais par rapport à Samuel pourquoi ce nom ? Est-ce que c'était par rapport à Samuel Paty le prof qui s'était fait assassiné en cours ?
M : Ah non pas du tout ça n'a rien à voir. Samuel en faite c'est le nom d'un ennemi à moi il me clashait j'entendais ses clashs dans tout les sens mais ça venait jamais à mes oreilles, ça parlait de gauche à droite.
Après le poto il a du talent il sort quatre cinq EP dans l'année.
W : Ah ouais donc il est connu ?
M : Il est pas si connu que ça il sort pleins de projets mais il est pas connu [Rires].
W : En faite c'est quantité avant la qualité.
M : Voilà ! En gros je lui montre que tu peux sortir "vingt projets" dans l'année que je ferais quand même plus de chiffres que toi. Il fallait que je l'éteigne en musique et j'ai sorti un son et j'en entends plus parler.
Moi tout ennemi qui vient me clash j'le kalash
W : Le clip se passe dans le 18e. Si tu pouvais nous raconter pourquoi cet arrondissement ?
M : Parce que c'est chez moi c'est mon quartier donc je clip chez moi avant de clip ailleurs.
W : C'est un bel état d'esprit parce que le 18e c'est trop dénigré mais comme tu dis dans tes morceaux "c'est pas touristique".
M : Max Dormoy et le quartier de La Chapelle c'est beau là-bas mais c'est pas touristique.
W : Pour en revenir à ta musique, est-ce qu'il y a un thème ou des thèmes que t'ose pas aborder dans tes textes ?
M : Vous allez voir là j'ai fait un freestyle méchant le deuxième va être méchant où je vais aborder des thèmes qu'avant je n'abordais pas. [Les deux sont disponibles sur son compte Instagram]
Même si l’on peut clasher des gens on peut aussi s'en inspirer. J'ai vu des choses qui ne m'ont pas plu donc je les retranscris dans mes textes ainsi que des trucs de la vie en général, des choses plus personnelles.
W : J'ai l'impression qu'il ya deux phases dans ton album : une partie kick avec Samuel et une partie sincère avec Nicky Larson ?
M : Ouais sincère. Bah Nicky Larson tu vois j'étais petit je le regardais déjà à la télé avec mes grands reufs et tout et je voulais mettre ce titre en mode cahier mais chanté. Par exemple d'habitude j'dis "j'te braque" là je dis "j'manipule plusieurs joujoux" "j'manie le colt de Nicky Larson". Nicky Larson c'est un morceau qui me tient à coeur.
W : Est-ce que t'as une anecdote rap que soit t'as vécu personnellement ou quelqu'un de ta famille qui t'a marqué et que tu voulais en parler ?
M : J'ai fait mon festival c'était super lourd j'ai fait des concerts c'était super lourd on avait des rêves petit et on est en train de les aboutir.
W : La nouvelle génération : qu'est-ce que t'en penses ?
M : Moi j'aime bien les petits ils sont forts venez tout chambouler, force à eux.
W : Est-ce qu'il y a un artiste en particulier de la nouvelle génération tu t'es dit "lui ou elle il faut le suivre" par ses prods, le kickage, les textes ?
M :
Moi de la nouvelle génération y'a une artiste que j'aime beaucoup : Mademoiselle Lou
W : Ouais tu lui donnes de la force sur Instagram et elle a fait un feat avec Booba toi en plus qui adore Booba le combo parfait. [Le morceau s'appelle Zenith]
M : Ouais ça m'a beaucoup plu le combo parfait [Rires].
W : Mademoiselle Lou c'est une rappeuse mais qu'est-ce que tu penses des autres rappeuses ?
M : Elles rappent bien mais l'artiste du moment c'est Mademoiselle Lou elle est au-dessus des autres.
M : Et y'a deux p'tits de la génération miracle qui font du sale : Kerchak et Favé.
W : Kerchak a fait un feat avec Ziak aussi. [Le morceau s'appelle Peur]
M : Mais Ziak - le gros nom - l’a appelé parce qu’il avait pas le choix. Il a donné de la force à Kerchak et inversement et ça a été bénéfique pour les deux.
W : D'ailleurs ça fait écho au classement des 11 rappeurs à suivre de Booska-P ou Kerchak, Favé et Mademoiselle Lou sont présents.
M : Pour moi j'vais te dire Kerchak aurait pas du y être parce qu'il a déjà passé ce cap là depuis quelques temps.
W : Pour Mademoiselle Lou en plus elle a collaborée avec Booba donc quand Booba accepte c'est que déjà...
M : Il a fait le feat parce qu’il a reconnu le talent de Mademoiselle Lou.
W : En parlant de la nouvelle génération concernant les beatmakers tu te dis j'aimerais travailler avec lui ou eux ?
M : J'suis content parce qu'il y a pleins de beatmakers qui prennent de l'ampleur et on cite pas assez leurs noms.
Moi j'aimerais travailler avec Junioralaprod, Skuna, Timbeuh, Amine Frsi, Neptune Beats (j'ai travaillé avec les deux derniers et ils sont très chauds)
W : J'ai vu que t'es proche du 667 (collectif de rap) comment s'est faite la connexion ?
M : Elle s'est fait naturellement le feeling, l’humain d’abord le plus important et après l'artiste rentre en compte. Freeze Corleone c'est mon frérot.
W : Je voulais voir avec toi une question qui va je pense fortement t'intéresser : que penses-tu de ceux qui disent que "le rap c'était mieux avant" ? L'époque de IAM, NTM, Doc Gyneco, etc...
M :
Ils sont en retard, le rap n'est pas mieux avant ne sera pas mieux avant et ne sera pas mieux après
Ils diront que dans une dizaine d'années le rap c'était mieux avant avec Kerchak ou l'époque de la Sexion d'Assaut et ceux de la nouvelle génération mais c'est juste la nostalgie de l'époque qui leur fait dire ça.
C'est comme dans le foot ils ramènent des nouveaux dribbles de nouvelles techniques de nouveaux trucs...
W : Tu vas sortir un projet cette année qui va s'appeler 018LEMAIRE mais est-ce qu'a côté tu vas par exemple sortir une marque de textile ?
M :
Ça arrive. Bientôt y'aura un site internet de disponible.
W : Hors rap est-ce que quelqu'un t'inspire (arts, cinéma, sport ou même musique en général) ?
M : Omar Sy ! Il faisait Omar et Fred et regarde où il est maintenant.
W : Et niveau sport ?
M : Mbappé je lui vois une très grosse carrière, mais sinon Zidane il est trop fort.
W : Encore un grand merci pour l'interview. Un mot de fin ?
M : Merci pour l'interview et restez à l'affût et j'envoie des freestyles toutes les deux semaines sur Instagram.
Instagram / X : @monkeyd018
ouTube : Monkey D 018
Thomas Faque
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